Capital d'Essais

L’invitation faite par Christian Bernard à l’exposition de l’été 1989 , Villa Arson, (pas à côté pas n’importe où 4,  du 12 juilllet au 24 septembre), permet à Gilles Mahé de concrétiser une œuvre qui est à la fois rétrospective et programmatique: avec Capital d’ Essais, il s'agit d’un choix de documents issu du stock accumulé chez lui au cours de 17 ans d'activité, reproduits par photocopie et mis à la disposition du public selon un protocole déterminé. Ces 80 photocopies constituent une banque de données évolutive, désignée par l'artiste comme l'« ensemble primaire .» Chaque document est protégé par une pochète plastique transparente et rangé avec les autres dans des boîtes de classement. L'installation consiste en une salle de lecture avec tables de consultation, sièges, éclairage, entourée d'une étagère qui supporte les boîtes d'archives. Une photocopieuse complète cette première disposition.

Suivant le protocole, les documents sont consultables sur place. Le spectateur est invité à manipuler el contenu même de l'œuvre, pour simple consultation ou pour produire à son tour un document sous condition de laisser une trace de ce travail sur place. Ces nouveaux documents sont appelés méta-production. Le processus s'achèvera quand sera trouvé un « équilibre raisonnable » entre les documents primaires et les méta-documents. La mise en place de cette œuvre s'est faite avec la participation de Matthieu Mahé (préparation des documents) et de Claude Delannoy (protocole d'utilisation).

Réalisé en un temps relativement bref (trois semaines), Capital d'Essais est un instantané de ce que contient la « maison »de l'artiste, espace d'attraction connecté au réseau général des signes d'une époque, zone glandulaire dans laquelle se concocte la chimie gratuite, fonctionnelle, vivante, de la réorganisation de ces signes en forme d'objets combinés, météores métamorphiques portées par le souffle de la modernité.

Claude Delannoy, Premier méta-document, extrait (texte reproduit page 290)

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