Déjà vu

Prolongeant l'expérience de Gratuit, Giles Mahé, Gérald Caillat et Yves Fleischl lancent un magazine diffusé en kiosque. Le principe de ce « mensuel d'information par l'image » est la reprise de pages d'images légendées publiées dans la presse internationale. Le numéro zéro (daté janvier 1981) reprend le grand format de Gratuit; les numéros 1 et 2(mars et avril 1981) sont d'un format magazine classique. Beaucoup plus tard, le troisième numéro est hébergé comme une rubrique parmi d'autres dans L'Autre Journal le 30 septembre 1985, sans mention de Gilles Mahé.

Déjà là, les événements d'actualité sont toujours déjà vus. Le journal n'est jamais celui de demain mais celui d'hier ou de tout à l'heure. Le jour de la presse n'est pas celui du soleil levant, mais celui crépusculaire des écrans de télex. La journée différée du journalisme est semblable au ralenti, au replay télévisé. (...) L'ambition de Déjà vu, c'est d'être un mensuel magnétoscopique qui préenregistre ce qui s'est passé ailleurs, au-delà de l'épicentre quotidien. (.) Pour nous, l'actualité journalistique se joue sur la notion de temps réel, non plus seulement celui de l'instant présent, mais aussi sur la qualité de sa remémoration. Aujourd'hui le souvenir est l'avenir de l'homme pressé.

Éditorial repris avec quelques variantes dans les numéros 2 et 3, signé par Paul Virilio dans le seul n°3

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